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COMMUNIQUÉ

HERVE IC – S.T.A.R.S.
par Marie Rotkopf

exposition du 22 novembre au 1er décembre 2001
café Cheri(e)| galerie rouge 44 | 44 bd de la villette 75019 paris | Mº belleville

Accrochage particulier

Hervé Ic ne montre pas les choses simplement.
Il les complexifie pour se les approprier.
Et c’est encore plus visible face à cet accrochage particulier qui nous force à remonter l’image. Ce n’est plus exclusivement de la peinture, puisque l’œil doit, non plus seulement lire les significations esthétiques de la toile, mais faire l’effort de discerner chaque parcelle de celle-ci à travers un dispositif qui la recouvre.
Ou bien la révèle.
Le dispositif en question est une guirlande de lumières intégrée au tableau.
On a pu découvrir certains travaux de Sigmar Polke grâce au faisceau d’une lampe torche, mais la lumière était un moyen, un révélateur projeté.
Ici, elle intégre la surface et éclaire, en clignotant, des espaces qui laissent circuler le regard.
Nous scrutons. Il faut scruter le visible pour atteindre, derrière la réalité apparente du tableau, une profondeur poétique et onirique, et reconstituer chaque morceau d’un puzzle délimité par l’auréole d’une lumière alternée, rythmée par la musique répétitive de Steve Reich.
Nous devons chercher, dans le noir, l’unité de l’image.
L’ornement lumineux incite à élucider le mystère de la représentation de sujets dits désuets, qui échappent, en tout cas, à l’imagerie actuelle et médiatique. On y voit un autel religieux, un navire flottant dans des airs roses pâles, des batailles navales, eux-mêmes disposés comme les strates successives de notre Initiation…
Il est possible qu’en tentant de nous faire assembler un monde morcelé, Hervé Ic veuille nous aider à en changer la vision – à défaut de pouvoir l’ordonner ? -.
Il se dessine alors, en filigrane, un rapport de force entre le spectateur et l’œuvre. D’où commence-t-on ? De l’invisible pour aller vers le visible? Pas si sûr.
Cette installation pourrait bien être la métaphore de la volonté d’accéder à un « espace du hors d’atteinte », du dépassement, vers notre liberté de jugement.