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photo ©Matt Hill

LE JOUR OU LA GUERRE S’ARRETA
Thiers | le Creux de l’Enfer, centre d’art contemporain | FR | EN
octobre 2007 – janvier 2008
commissariat : Frédéric Bouglé
commissaire associé : Mat Hill


Avec des référents échappant à l’imagerie actuelle ou illustrant au contraire les vertiges de la jeunesse, l’artiste élabore une peinture où la transparence l’emporte sur le sujet. Après ses portraits de proches, de face ou de dos, et parfois masqués, c’est l’esthétique Baroque, le goût des images désuètes du XVIIe siècle (scène de chasse à courre ou somptueux bateaux de la flotte royale), des floraisons kitsch qui furent et restent ses sujets de prédilection. D’autres clichés plus proches de notre modernité, et réalisées à partir de visuels saisis sur internet (danseuses et danseurs adolescents dans des rave parties ou modèles de bondage underground) valident pour l’artiste autant d’expressions d’une merveilleuse étrangeté, de l’ornementation corporelle, vestimentaire et spatiale. Ses peintures sont réalisées à l’huile sur le plus souvent des toiles de grands formats, posées sur châssis ou épinglées directement au mur.

La matière est légère, le geste flottant, la brosse souple. Elle nous donne à percevoir une réalité voilée, une image légèrement floue ou surexposée dans une vision au regard embué. Ainsi que des images captées dans un palais de miroir, il est difficile d’appréhender la profondeur de la scène, et si le sujet est le décor même ou le décor irrémédiablement le seul sujet. La lumière des dernières toiles surgit du tableau dans l’excitation d’une atmosphère laser rétinienne. Elle prend sa source dans une sorte de désintégration de la peinture, et la figuration sur laquelle d’ordinaire l’artiste se tient, comme un regard surpris par l’allumage d’une rampe d’éclairage, s’affaisse dans l’anéantissement abstrait d’effets phosphène.

Frédéric Bouglé, 2007